La tablette tactile équipe tous les consultants du cabinet. Par le biais du terminal, ils collaborent en s'appuyant sur la plate-forme en mode SaaS de Salesforce.
Avec comme stratégie de mettre le candidat au centre du processus de recrutement, le spécialiste de l'intérim français Humanessence décide fin 2007 de se doter d'un nouveau système d'information de gestion des candidats. Fondée en octobre 2006, cette PME de 20 salariés gérait jusqu'ici son référentiel de candidats de façon artisanale, en s'appuyant sur le tableur Excel et la base Access.
Face à cet existant, la direction d'Humanessence prend début 2008 une décision plutôt originale : basculer sa base de données, ainsi que tous ses processus de gestion de la relation client et candidat vers le CRM de Salesforce. Quelques mois plus tard, les consultants du cabinet sont équipés de tablettes tactiles iPad connectées à la solution en mode SaaS. Depuis, Humanessence ne regrette pas son choix.
"Salesforce nous a permis d'accélérer la mise en place de notre politique collaborative. Les candidats n'appartiennent plus à nos consultants comme c'est le cas au sein des autres cabinets. Ce capital humain est partagé par le biais de la plate-forme", explique Thierry Andrieux, fondateur et partenaire au sein du cabinet.
En amont du processus de travail collaboratif, Humanessence met en œuvre un centre d'appels (actuellement d'un vingtaine de positions) qui se charge de contacter les candidats envoyant leur CV pour les qualifier grâce à un questionnaire. Un dispositif d'entretien individuel qui permet à la société de constituer sa base de données. "Elle représente le cœur de notre valeur ajoutée, d'où la mise en place de cet échange individualisé", poursuit Thierry Andrieux.
En aval, les consultants d'Humanessence appliquent des filtres de recherche déployés sur l'environnement Salesforce pour retrouver les meilleurs candidats référencés en fonction de l'analyse des besoins des entreprises clientes.
"L'ensemble de la base est donc bien partagé. Il n'y a plus de pré carré entre les consultants'", insiste Thierry Andrieux, avant d'ajouter : "un gros travail de structuration de la base de données Salesforce a été nécessaire."
Mais pour le responsable, la combinaison de la solution Salesforce à l'utilisation de l'iPad représente en quelque sorte le système d'information "ultime". Les consultants en recrutement d'Humanessence peuvent ainsi saisir les données chez les clients, puis leur terminal est synchronisé dès que la connexion est activée avec l'application SaaS. Un mécanisme qui permet à la PME d'éviter entre une heure et une heure et demi de resaisie par jour, et de ne plus avoir à manipuler des dossiers papier.
Poussant encore plus loin le travail collaboratif, Humanessence a recours à l'offre de réseau social d'entreprise de Salesforce : Chatter. Un outil qu'Humanessence utilise notamment pour orchestrer des processus faisant intervenir plusieurs salariés, tel l'accueil d'un nouveau collaborateur. "C'est aussi un excellent outil de motivation. Quand un consultant signe un contrat, il en informe l'ensemble de la société via Chatter", complète Thierry Andrieux. Cet ancien de Cisco n'omet pas d'évoquer l'intégration de Salesforce avec les solutions de l'équipementier réseau, qui permet en particulier d'assurer "un contrôle automatique des appels téléphoniques".
"En tant que chef d'entreprise, Chatter et Salesforce CRM me permettent de réaliser un suivi en tant réel de l'activité où que je me trouve. J'ai accès au reporting de l'activité, le nombre d'appels en back office... Je peux ainsi garder le leadership en permanence." Et pour la suite, Thierry Andrieux ne manque pas d'idées. Suite au rachat de Radian6 par Salesforce, il imagine notamment pouvoir exploiter les fonctions d'analyse des réseaux sociaux publics apportées par cette acquisition pour mettre le doigt des candidats rares.
Alors qu'Humanessence avait au départ mis Siebel dans la balance face à Salesforce, la PME ne regrette pas aujourd'hui d'avoir fait le choix du SaaS face à une telle solution en licence définitive. "L'investissement de départ aurait été plus important avec Siebel, notamment en termes de gestion de projet", analyse Thierry Andrieux. Et même si le prix annuel des licences Salesforce représente 1% du chiffre d'affaires de la société, le résultat est là pour Thierry Andrieux.