Il en va des recruteurs externes comme des candidats et des employeurs : ils doivent se différencier en proposant de l’inédit. Une relation suivie avec les candidats est aujourd’hui la clef d’un sourcing efficace et au cœur du rôle du consultant en recrutement.
Depuis un an, les professionnels du recrutement observent une nette reprise de l’activité : les entreprises non seulement recrutent mais encore, elles recrutent dans l’urgence. Dans cette course contre la montre, le risque est grand pour les cabinets missionnés de proposer les mêmes candidats que leurs concurrents. Dans la mission des consultants, qu’ils interviennent en recrutement, en intérim ou en management de transition, l’accent est donc mis sur le sourcing, qui doit être plus efficace que jamais, alors qu’il y a une quinzaine d’années, leur rôle s’équilibrait entre la recherche de clients et la recherche de candidats. « Dans un contexte où les candidatures qui correspondent aux besoins des entreprises sont rares, nous devons être meilleurs dans l’identification et l’évaluation des candidats », remarque Thierry Andrieux, fondateur d’Humanessence, cabinet spécialisé dans les fonctions supports.
Pour pouvoir proposer des candidats que la concurrence n’a pas proposés, rien ne vaut le relationnel
« Actuellement, quand une entreprise missionne trois ou quatre cabinets pour trouver un même profil, il arrive fréquemment qu’un même CV soit envoyé pratiquement en même temps par ces cabinets », observe notre interlocuteur. Dans un marché pénurique, comment se démarquer en tant qu’intermédiaire du recrutement, comment proposer des candidats que la concurrence n’a pas proposés ? Sourcer sur toutes les plateformes existantes est utile mais ne permet pas de présenter une candidature en exclusivité. Il faut donc mener l’enquête ailleurs et cet ailleurs commence dans le vivier que chaque recruteur a su créer et entretenir. D’où l’importance du lien à maintenir avec les candidats. Ces derniers peuvent être de potentiels candidats pour une mission en cours ou d’efficaces aiguilleurs, en orientant la recherche du recruteur ou en lui recommandant des profils susceptibles d’être intéressés par le poste à pourvoir.
Le recruteur doit montrer patte blanche pour attirer le candidat
Aujourd’hui plus qu’hier, les candidats ne veulent pas perdre de temps. Pour qu’ils acceptent un rendez-vous, il doit y avoir un vrai poste à la clef. Pour approcher un candidat, le recruteur doit montrer patte blanche. « Il s’agit de le rassurer sur le sérieux du cabinet, sur la compréhension du métier de sa cible, sur son expertise en tant que professionnel du recrutement, et ceci est valable quelle que soit la fonction recherchée », poursuit Thierry Andrieux. La relation avec le candidat s’établit ainsi sur de bonnes bases.
Le recruteur est un chasseur et un cultivateur
Se démarquer est le lot de tous : le candidat, l’entreprise et le recruteur externe doivent savoir se différencier. Aujourd’hui, la différence se fait par la qualité du lien. Entre capacité à sourcer et capacité à créer et entretenir la relation avec les candidats, le consultant en recrutement est « un chasseur et un cultivateur de lien », note Thierry Andrieux. Ce n’est pas nouveau mais certains l’ont peut-être oublié.
Sophie Girardeau